Témoignages | Handicap

Vanisse et le dispositif Prisme

Publié le 22 juin 2017

Vanisse et le dispositif Prisme

Sur le chemin du handicap, le parcours peut parfois être long et compliqué… mais aussi réserver de belles rencontres.

Vanisse a dix-neuf ans. Arrivée au Puy en Velay, en 2015, avec sa maman, Anne, elle rencontre des difficultés pour faire aboutir son projet de vie. Pendant plusieurs années, Vanisse était suivie au sein de l’IME de Saint-Amand Les Eaux, dans le Nord pas de Calais. Suite à leur déménagement en 2015, Vanisse se trouve dans une période transitoire : pas encore adulte, ni plus tout à fait enfant.

Trop « âgée » pour entrer dans un IME, qui permettrait de réaliser des stages, de construire son projet professionnel mais trop jeune pour aller dans un ESAT, qui plus est sans convention de stage. Car pour pouvoir travailler au sein d’un ESAT, l’admission repose sur des stages d’évaluation menés par des éducateurs. Or, pour réaliser ces stages-là, il est nécessaire d’avoir une convention… que Vanisse n’a pas depuis deux ans.

L’accès aux loisirs avec le DAHLIR.

Cette situation a un impact sur sa vie familiale. Pour prendre son traitement, ses repas, il est indispensable que sa mère reste à ses côtés. Toutes deux restent donc souvent à leur domicile.

Il y a deux ans, après avoir entendu parler du DAHLIR, Anne, sa maman a contacté Coralie, chargée d’accompagnement.

« Cela nous a ouvert des portes », résume Anne. « Coralie a accompagnée Vanisse pour qu’elle trouve une activité qui lui plaise, dans laquelle elle se sente bien ».

Après avoir essayé la zumba et la natation, Vanisse pratique désormais la danse orientale à Taulhac et depuis peu la pétanque au Puy en Velay. Au-delà du bien-être physique que cela peut lui apporter, elle rencontre des jeunes de son âge. Un vecteur de lien social indispensable.

Le dispositif PRISME

Dans les bureaux de l’espace de coworking Numéro 7, au Puy-en-Velay, le DAHLIR et le dispositif PRISME se côtoient presque quotidiennement. Ainsi, au détour d’une conversation avec Coralie, Benjamin Giovagnoli, de l’association Trisomie 21, prend connaissance de la situation de Vanisse et de sa famille.

L’association Trisomie 21 de Haute-Loire a mis en place le dispositif Prisme, sur lequel Benjamin intervient depuis octobre 2016. Ce dispositif part des besoins de la personne pour qu’elle puisse atteindre son projet de vie globale. Benjamin est Médiateur de Parcours Inclusif. Il s’assure de l’élaboration du projet, recherche les ressources nécessaires… Bref, tout ce qui permettra de soutenir, augmenter la capacité des personnes, de leurs familles à être acteurs de leurs projets.

« Développer le pouvoir d’agir… »

En janvier 2017, Benjamin a rencontré pour la première fois Vanisse et Anne. Avec elles, il a identifié leurs besoins, les envies de la jeune femme pour qu’elle puisse construire son projet de vie. Depuis ils travaillent ensemble à trouver les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de son projet.

Benjamin les rassure : il leur fait comprendre les raisons de la lenteur de certaines démarches mais aussi leur permet d’imaginer un projet de vie plus global, qui a du sens. En soi, l’emploi n’est pas une véritable  finalité.

« Le travail sur l’autonomie, la concentration, la mémorisation…Tout cela est lié. Il y a une véritable cohérence entre ces éléments du projet », assure Benjamin.

Ainsi, durant cette période d’attente, il essaie de trouver des solutions comme par exemple la venue d’une éducatrice spécialisée à domicile, une fois par semaine. Mais aussi la visite de l’ESAT de Malpas, de l’atelier cuisine à Vals. Car Vanisse est une passionnée de la cuisine. Elle a remporté la deuxième édition du Dahlir en Cuisine, en 2016, avec son équipe.

Développer le pouvoir d’agir et surtout éviter l’isolement : tels sont les objectifs de ce travail commun pour rééquilibrer les forces.


Propos recueillis par Carine Bonnal