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Accompagner les enfants en centre de loisir… et leurs parents dans l’accès au répit

Publié le 26 janvier 2024

Accompagner les enfants en centre de loisir… et leurs parents dans l’accès au répit

De plus en plus, l'association DAHLIR, qui accompagne les enfants en situation de handicap en centre de loisir, cherche aussi à accompagner les parents aidants vers l'accès au répit.

A chaque période de vacances, de nombreux enfants sont accueillis en ACM (Accueil Collectif de Mineurs). A travers son dispositif Handicap, le DAHLIR agit pour que tous les enfants, quels que soient leurs besoins, puissent être accueillis dans les meilleures conditions possibles. Les bénéfices pour l’enfant sont en effet nombreux, que cela soit dans l’éveil, la socialisation, le développement… Et ils peuvent également  être importants pour les parents.

Les parents d’enfants en situation de handicap (ou aidants familiaux) sont particulièrement préoccupés et investis pour que leurs enfants puissent le plus possible vivre de manière ordinaire, que cela soit à travers des soins, des activités ou tout autre type de soutien pour leurs développements.

Aussi, leur charge mentale s’en trouve impactée et leurs besoins complétement mis entre parenthèses. Leur vie personnelle est bien souvent délaissée.

Face à ce constat, le DAHLIR souhaite agir pour contribuer à améliorer l’accès au répit et à une forme de bien-être des parents d’enfants en situation de handicap.

Dans l’Allier, depuis deux ans, nous accompagnons Mahdi, un jeune garçon atteint de trouble du spectre de l’autisme, vers le centre de loisirs  de Saint-Yorre, dans l’Allier.

Le rapport développé entre les parents de Madhi et le chargé d’accompagnement DAHLIR a ouvert la réflexion sur l’accès à des temps de répit, à l’amélioration de leur qualité de vie pour leur permettre de mener une vie au plus près de ”l’ordinaire”. En effet, ce “temps libéré” pendant lequel leur enfant va s’amuser et s’épanouir au centre de loisirs, permet aux parents d’avoir une vie à soi, professionnelle et sociale, et aussi de consacrer du temps aux autres membres de la famille.

A travers cet accompagnement et la confiance qu’ils peuvent avoir dans la structure d’accueil, les parents de Madhi ont ainsi pu être soulagés et prendre un peu plus de temps pour eux. Rachid, son papa, nous raconte.

 

De quelle manière avez-vous entendu parler du DAHLIR pour la première  fois ?  

Nous n’arrivions pas à trouver une solution pour que Mahdi puisse passer ses vacances en centre de loisirs. C’est un enfant avec des besoins particuliers, qui nécessite une assistance, donc c’est plus compliqué de lui trouver une place.

Et puis un ami nous a parlé du DAHLIR, une association qui pouvait nous aider pour la prise en charge de Mahdi. Nous avons alors rencontré Fabien Cizeau (chargé d’accompagnement et coordinateur du DAHLIR Handicap dans l’Allier), et il nous a accompagnés .

Fabien a trouvé une solution pour que Mahdi soit accueilli en centre de loisir avec un accompagnateur supplémentaire. Il nous a aidés dans les démarches, les prises de contacts, et lors des premiers temps d’accueils. Il a permis de faire le lien avec la structure d’accueil, et il nous a guidés pour que tout se passe bien pour Mahdi.

Mahdi est maintenant accueilli au centre de loisirs de Saint-Yorre, avec son petit frère. Il y va pendant les vacances, avec parfois une animatrice supplémentaire.

 

Pouvez-vous nous raconter ses journées au centre de loisirs ? Le rapport avec les autres enfants, l’équipe d’animation..

C’est plus facile quand il y a l’accompagnatrice supplémentaire pour l’aider, mais tout se passe bien. Toute l’équipe d’animation commence à le connaître et à le comprendre, il connaît les autres enfants… Tout est plus fluide.

De plus, il est accueilli avec son frère, ce qui était primordial car il lui sert de repère.

Ces moments au centre, en compagnie d’autres enfants, viennent compléter le travail psycho-thérapeutique qu’il a régulièrement. C’est un divertissement et un vrai moment d’apaisement. Mahdi est un enfant qui a besoin d’activités, de bouger tout le temps. Il serait beaucoup plus angoissé s’il ne pouvait pas participer à toutes ces activités au centre de loisirs.

Maintenant, il a un programme équilibré pour l’accompagner, notamment avec le Centre Médico  Psychologique de Vichy, et tout le monde avance ensemble pour l’aider. C’est notamment le DAHLIR qui a joué le rôle de facilitateur et qui a fait le lien entre les différentes structures et le centre de loisir, afin que tout le monde aille dans le même sens et puisse échanger ensemble pour le bien de Mahdi.

 

Et pour vous, en tant que parent, avez-vous remarqué des changements ?

Cet accompagnement nous apporte aussi beaucoup. Quand Mahdi va au centre  de loisirs, c’est un moment d’apaisement  pour nous, en tant que parents. On sait qu’on le laisse avec des personnes de confiance qui savent s’occuper de lui, et surtout qu’il va passer un bon moment.

C’est un soulagement pour nous de le savoir bien entouré, il demande de l’attention et est hyper actif. Cela nous rassure de le savoir dans un cadre sécurisé et adapté, c’est plus confortable pour nous aussi

Cela a aussi été très facilitant qu’il puisse aller au centre de loisirs avec son frère. Normalement, son frère aurait dû être à celui de Bellerive, mais avec l’aide du DAHLIR et des autres structures, il a pu aller à Saint-Yorre.

 

A travers ce portrait, nous souhaitons souligner la nécessité de mettre en place des réponses d’accompagnement pérennes et adaptées. Il est donc d’autant plus important de permettre à l’enfant d’être accueilli en centre de loisir dans de bonnes conditions.

Aussi, au-delà de cette nécessité, il faut aussi agir de manière à ce que les aidants, qui centrent leur vie sur la personne qu’ils soutiennent, ne renoncent pas à prendre du temps pour eux, sur un aspect social ou professionnel.

En accompagnant la personne aidante, nous cherchons à faire avancer la relation aidé / aidant, en créant par exemple un espace de vie personnelle, permettant de créer des moments de répits. Ces moments, pendant lesquels l’aidant pourra penser à lui, sont une nécessité dans la recherche d’un bon équilibre de vie.

L’accès au répit tient donc une place importante pour la continuité et la fluidité des parcours de vie des aidés autant que des aidants, et s’avère être un enjeu de santé publique.


Propos recueillis par Pierre Boccon