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Sébastien, jeune homme malentendant intègre le club de tennis de table d’Aurillac

Publié le 6 juillet 2021

Sébastien, jeune homme malentendant intègre le club de tennis de table d’Aurillac

Résident de la Maison Relais Clos de Nouailles de l’UDAF, Sébastien, jeune homme malentendant, a entrepris les démarches de manière autonome afin d'intégrer le club de tennis de table d'Aurillac.

Son animatrice référente lui a transmis les coordonnées du DAHLIR afin qu’il puisse directement prendre un rendez-vous avec un chargé d’accompagnement. Il s’est rendu seul au bureau du DAHLIR pour évoquer son projet de loisirs.

 

“J’avais en tête de pratiquer un sport qui me permette de rencontrer du monde. Quand j’étais plus jeune, j’ai pratiqué le tennis de table. J’ai d’ailleurs participé à un championnat de France en sport adapté, auquel je suis parvenu en finale.

Lorsque la chargée d’accompagnement DAHLIR m’a demandé vers quel sport je voulais me tourner, ma réponse était donc toute trouvée. Ce serait le tennis de table !”

 

À la suite de ce rendez-vous, le DAHLIR a effectué les recherches afin de trouver un club de tennis de table qui corresponde aux envies et aux capacités de Sébastien. N’ayant pas dé véhicule pour se déplacer, il était donc indispensable de trouver un lieu de pratique à proximité de la maison relais.

 

Une séance d’essai a été organisée au sein du club “Tennis de Table d’Aurillac”. Manu, salarié du DAHLIR a accompagné Sébastien lors de celle-ci, afin de s’assurer que tout se passe bien.

 

“Nous sommes une petit club qui compte une trentaine de licenciés jeunes et moins jeunes. C’est très familial !, explique Caroline, la présidente du club de tennis de table.

En amont de cette séance d’essai, Manu m’a contacté pour me parler du projet de Sébastien. Il a fait le lien et a évoqué les éventuelles adaptations, à savoir parler en face de Sébastien, pour qu’il puisse bien lire sur nos lèvres.

J’ai pu échanger avec les autres membres du club pour qu’ils soient vigilants à cela.

Tout s’est bien enchaîné, il n’y a pas eu de “couac”. J’avais le numéro de Manu en cas de question. Il est d’ailleurs resté pendant la séance d’essai et Sébastien s’est rapidement intégré. Au départ, il était un peu timide, mais nous l’avons rapidement mis à l’aise.”

 

DEVENIR ADHÉRENT À PART ENTIÈRE AU SEIN DU TENNIS DE TABLE AURILLAC.

Sébastien pratique le tennis de table au sein du club les mardi et vendredi, de 20h à 22h.

 

Caroline assure l’entraînement auprès du groupe, dont le nombre de participants peut varier. Ensemble, ils prennent le temps de s’échauffer, en échangeant quelques balles. Puis l’heure vient de passer aux matchs.

 

“J’avais un peu peur la première fois que je suis venu…, se rappelle Sébastien. C’est le monde “ordinaire” et moi je suis handicapé, alors je craignais de ne pas être accepté ou d’être mis de côté. Et finalement, pas du tout ! Je fais partie de la vie du club, je participe aux anniversaires et aux événements.

J’ai même pris part à des compétitions, en individuel.

C’est une de mes plus grandes fiertés ! Mon souhait serait de participer à des compétitions d’envergure, pour cela je dois passer des niveaux. Mais il y a du travail !

Pour le moment, je ne peux pas m’entraîner à cause d’une tendinite à un coude. Mais je donne des nouvelles à Caroline ainsi qu’à Manu. J’espère pouvoir reprendre bientôt l’entraînement.”

 

Maman d’un enfant en situation de handicap, la présidente du club est sensible à la thématique de l’inclusion ainsi qu’aux actions menées par le DAHLIR, qu’elle ne connaissait pas jusqu’alors.

 

“Sébastien a vraiment envie de s’améliorer, il est curieux des techniques, enseignements que les adhérents pourraient lui transmettre., note Caroline. Il s’est intégré de manière très naturelle. Personne ne s’est posé plus de question que ça lors de son accueil. Au sein du club, différents niveaux de jeu se côtoient, chacun s’adapte au jeu de l’autre. Les expérimentés jouent avec les débutants, les jeunes avec les plus âgés…

Le milieu du tennis de table est sympathique et fair-play. Je crois que l’esprit de famille est la raison du succès des projets. Nous sommes un petit club et n’avons pas forcément de gros moyens… Tant que les participants ont le sourire, je considère qu’il y a de quoi être satisfait.”


Propos recueillis par Carine Bonnal