Témoignages | Handicap

Le service Enfance Jeunesse de la ville d’Aulnat

Publié le 21 août 2017

Le service Enfance Jeunesse de la ville d’Aulnat

L'accompagnement du Dahlir nous a apporté une sérénité pour l’accueil des enfants de situation de handicap. Il permet également de rassurer les parents : les compétences de notre équipe sont reconnues.

Chantal Beyssen est coordinatrice du service Enfance Jeunesse de la ville d’Aulnat. Ce pôle coordonne trois structures d’accueil : les Schtroumpfs, pour les enfants de 3 à 6 ans ; les Diablotins accueillent les enfants de 6 à 11 ans et enfin les Pixels pour les enfants de 11 à 14 ans. Ce service couvre également le relais d’assistance maternelle et à partir du mois d’octobre, une structure d’accueil sera créée pour les jeunes de 14 à 17 ans.

« Cela nous permettra de proposer un accueil à destination des enfants de  0 à 18 ans. Nous accueillons en moyenne 350 enfants à l’année. Notre équipe d’animation est composée de 15 titulaires à l’année, ce chiffre double durant les vacances scolaires ».

De quelle manière s’est mis en place le projet d’accueil d’enfants en situation de handicap au sein de l’ALSH d’aulnat ?

C’est une volonté de la part des élus de la ville d’Aulnat d’ouvrir ces structures à l’accueil d’enfants en situation de handicap. Nous avons tout d’abord entamé cette démarche avec l’accueil d’une petite fille, en fauteuil roulant. Nous ne connaissions pas encore le DAHLIR et avons fait du mieux possible pour que son accueil se fasse dans de bonnes conditions. Mais nous avons rencontré des difficultés. Ce qui n’a pas empêché la Mairie de vouloir continuer dans ce sens. Plus tard, je me suis rendue à une réunion d’information à Gerzat, qui m’a permis de découvrir le DAHLIR et les possibilités qui s’ouvraient ainsi aux enfants.

Une famille avec un enfant en situation de handicap est arrivée sur le territoire et a accepté de tenter l’expérience. L’accueil de leur enfant s’est déroulé dans de très bonnes conditions.

L’avantage d’avoir un animateur supplémentaire est qu’il peut prendre du temps avec l’enfant pour lui expliquer davantage si cela est nécessaire, l’associer à l’activité, adapter celle-ci en conséquence et si besoin le prendre à part pour le canaliser.

Cela a permis à tous de se rendre compte des capacités et du potentiel de ces enfants qui participent avec les autres. Ils ont parfois besoin de s’isoler et d’adapter les activités sur un temps plus court.

Avec le recul, comment jugez-vous la demande d’accompagnateur supplémentaire (das) ?

Cela prend de l’ampleur sur la commune depuis l’année dernière.

Nous accueillons cinq enfants en situation de handicap. Il arrive que les familles ne souhaitent pas réaliser cette démarche de peur que leur enfant ne soit stigmatisé. Or, il faut bien comprendre que l’animateur supplémentaire n’est pas uniquement présent pour l’enfant en situation de handicap. Il est présent pour tout le groupe et assure ainsi le lien. Les familles se rendent compte que l’enfant vit les activités au centre de loisirs comme et surtout avec les autres.

De quelle manière est assurée la coordination et le suivi entre les équipes d’animation ?

Nous organisons des réunions de coordination toutes équipes confondues afin de pouvoir échanger et assurer le suivi sur les différentes tranches d’âge. Cela nous permet d’étaler le dispositif sur les trois structures. Les enfants peuvent ainsi passer des « Schtroumpfs » aux « Diablotins » et ainsi de suite, sans difficulté car leur projet a été suivi par toutes les équipes. L’intégration est donc plus facile à suivre.

Nous recherchons avant tout le bien-être de l’enfant.

S’il se sent bien, il va revenir. Notre principale contrainte était le temps, c’est ce qui rendait l’accueil parfois compliqué. Grâce au DAS, un animateur va pouvoir se détacher du reste du groupe et amener des choses à cet enfant, prendre le temps de lui expliquer afin qu’il s’intègre plus facilement. Si nous n’avions pas ce dispositif, ni ce temps nécessaire, cela ne se passerait pas si facilement, ni rapidement. Désormais, certains animateurs souhaitent accompagner ces enfants-là : ils développent une patience et un langage adapté. Des vocations ont émergé parmi l’équipe d’animation grâce au dispositif : deux animatrices souhaitent poursuivre leurs études dans ce domaine.

Si vous deviez résumer ce que vous permis d’effectuer le Dahlir…

Cet accompagnement nous a apporté une sérénité pour l’accueil des enfants de situation de handicap. Il permet également de rassurer les parents : les compétences de notre équipe sont reconnues.

L’expertise du DAHLIR dans le champ du handicap permet aux parents de mieux comprendre l’intégration par paliers. On prend le temps au départ, puis l’on accentue l’accueil en ouvrant des plages horaires plus importantes. Les familles se rendent compte que nous avons envie d’accueillir leur enfant mais qu’il faut y aller progressivement afin de ne pas leur faire (re) vivre une situation d’échec.

Nous sommes très satisfaits de ce dispositif et ne voyons que le côté positif. Depuis 3-4 ans que nous l’utilisons, nous voyons des enfants évoluer sur les différentes tranches d’âge. C’est une réelle satisfaction pour nous, nous avons pu faire de grandes choses et espérons bien continuer.


Propos recueillis par Carine Bonnal