Témoignages | Handicap

Jérôme Parant, éducateur spécialisé à l’IME de Pompignat

Publié le 3 septembre 2018

Jérôme Parant, éducateur spécialisé à l’IME de Pompignat

Là où cela devient vraiment intéressant, c’est lorsque le jeune s’approprie son projet de vie. Cela ouvre le champ des possibles ! Et cela peut se faire grâce à des organismes comme le DAHLIR, mais surtout un travail en réseau efficace !

Depuis septembre 2015, l’Institut Médico Educatif  (IME) de Pompignat dispose d’une unité spécifique destinée aux jeunes porteurs de troubles autistiques. En parallèle, l’établissement accueille une cinquantaine d’enfants et adolescents atteints de déficience intellectuelle.

Une équipe de professionnels pluridisciplinaires accompagne au quotidien ces jeunes en leur dispensant une éducation et un enseignement spécialisés.

Le point de vue d’un éducateur spécialisé sur l’autonomie

Nous avons échangé avec Jérôme Parant, éducateur spécialisé au sein de l’IME de Pompignat.

Durant cet entretien, un mot ressort fréquemment : l’autonomie. Rencontre.

“En tant qu’éducateur spécialisé, j’accompagne les enfants, les adolescents et les jeunes adultes dans leur quotidien,  la mise en oeuvre mais aussi l’évaluation de leur montée en compétence.

L’objectif est de leur permettre d’être le plus possible autonomes et aptes à gérer leur temps libre. C’est une question centrale dans l’accompagnement.”

En effet, au sens littéral l’autonomie peut définir beaucoup de choses. Dans les pratiques de l’IME, trois types d’autonomie se distinguent et s’entrecroisent :

  • L’autonomie personnelle : la capacité de la personne à prendre soin d’elle ;
  • L’autonomie domestique et familiale : la gestion du quotidien au sein de son lieu de vie, de sa famille ;
  • La vie communautaire : la capacité de la personne à se déplacer hors du lieu d’accueil, à participer à des activités, entretenir des relations sociales.

En tenant compte de leur environnement, de leurs besoins et leurs goûts, l’équipe de l’IME de Pompignat va proposer un accompagnement personnalisé.

« Une mise en lien. Une façon de créer des passerelles avec le milieu ordinaire, afin que les jeunes puissent trouver leur place dans la communauté et bénéficier d’un certain nombre de choses. » C’est ainsi que Jérôme définit sa mission auprès du public.

Un accompagnement personnalisé pour une ouverture au milieu ordinaire.

“Concrètement, nous ciblons des apprentissages fonctionnels, sur lesquels nous allons travailler par étapes. Chacun a des objectifs personnalisés . Nous nous servons de ces besoins spécifiques afin que les apprentissages aient une résonance concrète dans leur quotidien.”

Pour cela, l’équipe de professionnels de l’IME, mais aussi les acteurs qui gravitent autour du jeune comme les structures d’accueil (centre de loisirs, école de musique…), sont impliqués. Tout l’enjeu sera de développer l’autonomie et l’ouverture au milieu ordinaire et à la vie communautaire. D’où l’importance de pouvoir accéder facilement à des activités de loisirs dans des clubs ou associations.

Un moyen pour les jeunes de créer et développer des liens sociaux, bref réaliser des expériences sociales… et une façon pour l’IME  d’observer de quelle manière le jeune se comporte dans un autre environnement.

L’accès aux loisirs en milieu ordinaire : un support efficace pour créer des liens sociaux.

“Cela permet de lutter efficacement contre le phénomène d’isolement. C’est pourquoi la collaboration avec le DAHLIR s’est faite naturellement. Nous avons eu affaire à des professionnels de l’accompagnement. Tout s’est déroulé facilement, chaque acteur avait sa place.

Bien souvent, il s’agit d’un projet collectif, dû aussi à un besoin de la famille. C’est souvent le cas durant les vacances. L’accompagnement du DAHLIR sur les activités de loisirs est une opportunité. C’est totalement en cohérence avec nos missions !

Là où cela devient vraiment intéressant, c’est lorsque le jeune s’approprie son projet de vie. Cela ouvre le champ des possibles ! Et cela peut se faire grâce à des organismes comme le DAHLIR, mais surtout un travail en réseau efficace !

D’où la nécessité de repérer et connaître des partenaires potentiels sur le territoire. À nous d’être créatifs et de nous adapter au terrain pour décloisonner et ouvrir les possibles.”


Propos recueillis par Carine Bonnal