Témoignages | Santé

Sport sur ordonnance : l’avis du docteur Aubry.

Publié le 9 mars 2020

Sport sur ordonnance : l’avis du docteur Aubry.

“Encourager un patient porteur de facteurs de risques cardiovasculaires ou de maladie chronique, à pratiquer une activité physique adaptée et régulière est un enjeu de santé publique ! J’y suis favorable.”

Le DAPAP 43 : un outil au service de la santé des patients malades chroniques.

Depuis dix-huit ans, le Docteur Aubry exerce son activité de médecin généraliste à 1200 mètres d’altitude, dans la commune de Fay-sur-Lignon. Elle y reçoit un public intergénérationnel. Ce territoire rural risque toutefois d’être touché par la désertification médicale prochainement…

 « Je suis très favorable à l’idée d’inciter un patient porteur de maladie chronique ou présentant un facteur de risque cardiovasculaire  à reprendre une activité physique régulière. C’est un enjeu de santé publique.

J’avais entendu parler de la prescription du sport sur ordonnance par les médias. J’ai alors cherché à savoir comment le mettre en place à l’échelle du territoire où j’interviens.

C’est là que j’ai pris connaissance du DAPAP 43.

L’association DAHLIR porte le DAPAP en Haute-Loire. C’est une structure sur laquelle je peux compter, et qui confère un caractère officiel à la reprise en main de la santé de chacun. Leur action est professionnelle, technique. Je considère que notre partenariat est très intéressant pour le bénéfice des patients. »

Un enjeu de santé publique.

L’an dernier, l’animateur des cours de gym de la commune de Fay-sur-Lignon s’est formé au Sport-Santé. Ce qui a constitué une véritable aubaine pour une population, dont l’éloignement des clubs sportifs est l’un des freins à la pratique.

Expliquer aux patients qu’il est important de pratiquer une activité physique régulière afin de maintenir, voire améliorer leur état de santé, est devenu habituel lors des consultations du Docteur Aubry.

« Pratiquer des activités physiques (jardinage, travaux ménagers, bricolage…) est plutôt ancré dans leur quotidien, explique le médecin.

Par contre, le fait de les pratiquer en salle de gym peut générer des réticences, surtout chez les hommes. Je constate que les patient(e)s ne s’octroient que rarement du temps de loisir pour eux, surtout les femmes. Il y a un vrai travail de sensibilisation à mener.

Le coût de la licence et les horaires fixes et / ou tardifs des séances sont également des obstacles à surmonter. »

Faciliter la reprise d’une activité physique régulière, grâce au dapap 43.

Plusieurs outils issus du DAPAP 43 ont été développés pour faciliter la prescription de l’activité physique sur ordonnance par les professionnels de santé.

 « J’utilise le certificat médical ainsi que la fiche de prescription type, fournis par le DAPAP 43. »

Un chargé d’accompagnement DAHLIR (éducateur sportif diplômé en Activité Physique Adaptée) tient une permanence certains jours, au sein de la petite commune de Haute-Loire.

Durant celle-ci, il propose aux patients d’évaluer leur condition physique et leurs limitations au travers d’un questionnaire et de tests d’aptitude physique.

Puis, il aide les personnes à cheminer dans la reprise de leur activité physique régulière, en les aiguillant vers des clubs adaptés.« Cette proposition de tests d’aptitudes permet de confronter les patients à leurs capacités, en vue de pouvoir les améliorer. Ils deviennent acteurs de leur santé et de leur bien-être.

Au lieu de se dire “Je ne suis plus capable”, ils prennent conscience que la progression est possible, en pratiquant une activité physique à leur rythme.

Ils réalisent qu’ils ne sont pas tous seuls dans ce cas-là. C’est aussi un très bon moyen pour lutter contre l’isolement !

Car l’objectif avant tout est que la personne prenne du plaisir dans sa pratique sportive. C’est ce qui conditionnera la poursuite ou non de son activité de manière autonome et pérenne. Il faut que cela lui apporte un bien-être à la fois physique et moral.

Les patients apprécient l’engagement et le discours du chargé d’accompagnement. Nous leur disons la même chose mais de façon différente. Le message est ainsi mieux perçu. »


Propos recueillis par Carine Bonnal