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Ateliers Sport à l’ANPAA du Puy-en-Velay : Retrouver du plaisir à l’effort

Publié le 21 juin 2019

Ateliers Sport à l’ANPAA du Puy-en-Velay : Retrouver du plaisir à l’effort

Implantée sur l’ensemble du territoire national, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie est une association loi 1901, reconnue d’utilité publique. Depuis plusieurs années, le Centre du Puy-en-Velay a mis en place un créneau d’activité physique adapté destiné à ses patients.

Composé d’un service de soin et de prévention et d’un CARRUD, le Centre du Puy-en-Velay compte deux médecins addictologues, un psychologue, une infirmière-sophrologue et de deux assistants sociaux, une secretaire médico-sociale, ainsi qu’un chef de service.

 

“Nous recevons les personnes en consultation au centre et pouvons être amenés à nous déplacer afin d’assurer le suivi, explique Sylvia Mercadier, infirmière-sophrologue de l’ANPAA sur le secteur du Puy-en-Velay.

En parallèle, nous mettons en place des ateliers d’écriture, de re-création, animés par les membres de notre équipe.

Le travail sur le corps est important pour ces personnes.

Ils ont besoin de reprendre confiance en eux, de sortir de leur isolement. Dans un cadre sécurisant, il s’agit de vivre une expérience corporelle constructive à la base d’une nouvelle image de soi plus positive et plus valorisante.

Le projet “Sport” mis en place avec l’EPGV et le DAHLIR permet de répondre à ces attentes.”

 

 

LE SPORT, CATALYSEUR DE CHANGEMENT DE COMPORTEMENTS DURABLES

 

Margaux Amate est éducatrice sportive et santé. Dans le cadre de sa mission d’intervention et de prévention sur la santé, elle propose chaque jeudi de 17 à 18h une séance d’activités physiques aux personnes accompagnées par l’ANPAA du Puy-en-Velay.

 

“Entre 5 et 10 personnes prennent part aux séances. La participation est au bon vouloir de chacun. Cet atelier entre dans le cadre de leur prise en charge globale. Un certificat médical est obligatoire pour participer aux séances.

Nous alternons sport collectif et individuel de manière à ce que les participants puissent retrouver un sport qu’ils pourront pratiquer parmi l’offre sportive locale.

Il est particulièrement intéressant de travailler sur le côté collectif. Souvent le rapport à soi et aux autres est compliqué. Ils manquent de confiance. Jouer avec et contre les autres permet de créer du lien. Ils s’estiment davantage.”

 

Nicolas Golfetto, Conseiller sportif départemental et  Coordinateur de l’action de l’EPGV en Haute-Loire insiste sur ce point :

 

“Le fait de pratiquer une activité physique est un premier pas pour retrouver confiance en soi, en ses capacités.

Chaque participant a des problématiques qui lui sont particulières. Margaux adapte l’activité en conséquence. Ils se sentent écoutés et ont conscience que la pratique d’une activité physique est nécessaire pour maintenir, améliorer leur état de santé.”

 

 

EN COMPLÉMENT DU PARCOURS DE SOIN.

 

“C’est une remise en forme douce, résume Sylvia Mercadier. Lors de ces séances, on ressent une tolérance, un respect mutuel entre les participants. Leur lien est assez fort.

Ils découvrent en eux des ressources insoupçonnées jusqu’alors et cela leur donne envie d’aller plus loin.

C’est un bon complément des soins, avec un aspect ludique, tout en étant dans le plaisir de l’effort, du jeu. Certains attendent ce moment avec impatience.”

 

“Selon moi, le bilan est positif. Au départ, les participants avaient peu d’estime de soi et n’avaient pas ou peu de lien avec l’activité physique. Or ils parviennent très bien à participer aux activités que je propose chaque semaine.

C’est déjà une victoire de pratiquer une séance de sport hebdomadaire. Ils construisent des choses intéressantes.

Le petit bémol est qu’ils n’osent pas trop se tourner vers le monde extérieur. Dès que l’on en parle, ils ne se disent pas prêts”, regrette Margaux Amate.

 

“Certains ont essayé une activité dans une association, un club du territoire, ajoute le coordinateur sportif. Il faut du temps pour les amener à franchir cette étape. Gwenaëlle Merizzi, chargée d’accompagnement DAHLIR a une bonne connaissance des clubs qui peuvent les accueillir dans de bonnes conditions.”

 

“Ils sont conscients d’avoir un interlocuteur privilégié dans cette démarche. Leur choix pourra être fait en toute sécurité, grâce à l’accompagnement proposé par le DAHLIR, appuie Madame Mercadier.

L’un d’entre eux est allé de lui même s’inscrire dans une activité de randonnée et dans une association pour devenir bénévole. Ces séances d’activités ont été un tremplin pour lui permettre d’accéder à cette autonomie.”

 

“C’est une action multi partenariale de territoire : la Mairie du Puy en Velay met à notre disposition le gymnase de Guitard , la DDCSPP de Haute-Loire nous épaule dans la construction du projet. Nous sommes bien accompagnés.

Le projet a reçu des demandes de l’ANPAA d’Aurillac afin de pouvoir le mettre en place sur son territoire d’intervention.

Nous avons également pour perspective de le développer d’autres territoires de Haute-Loire, conclut Nicolas Golfetto.

 


Propos recueillis par Carine Bonnal