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À Gap, l’activité physique, un moteur de la prévention selon le Docteur Meyer

Publié le 7 juillet 2021

À Gap, l’activité physique, un moteur de la prévention selon le Docteur Meyer

Installé dans le quartier prioritaire du Haut-Gap, le Docteur Meyer prône une démarche axée sur davantage de prévention pour maintenir un bon état de santé.

Depuis quelques semaines, il travaille en lien avec l’équipe du DAHLIR Hautes-Alpes afin de sensibiliser sa patientèle vers une pratique d’activité physique régulière et adaptée.

De quelle manière qualifieriez-vous votre rôle auprès de vos patients ?

Ma mission première c’est de soigner. Selon moi, avant cette étape il y a un véritable travail de prévention à mener. Faire bouger le plus possible, et un maximum de monde. C’est un véritable enjeu.

Ma patientèle est mixte et composée de toutes les tranches d’âge de la population. J’assure également des visites à domicile dans toute la ville de Gap.

Les pathologies les plus représentées sont parfois liées à la sédentarité, à une alimentation peu équilibrée : obésité, diabète…

Ainsi je rencontre de nombreuses familles, dont les enfants sont en surpoids. Leurs parents ne comprennent pas toujours pourquoi.

 

Quel est votre point de vue sur la prescription d’activité physique sur ordonnance ?

La démarche peut être intéressante si elle n’entraîne pas de dérive, comme j’ai pu en rencontrer quelques fois.


Dans le cadre du partenariat avec le DAHLIR, la prescription d’activité physique sur ordonnance prend tout son sens. On va s’adresser à des publics éloignés de la pratique d’activité physique et qui en ont le plus besoin.


L’appui de Belkacem, médiateur quartier DAHLIR est précieux. Il connait beaucoup de monde au sein du quartier du Haut-Gap et nous échangeons régulièrement pour mobiliser les personnes, leur faire prendre conscience de la nécessité de pratiquer une activité de manière durable pour améliorer leur qualité de vie.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet d’atelier passerelle qui va être réalisé au sein du quartier du Haut-Gap ?

Ce cycle d’atelier passerelle représente bien le travail commun mené avec le DAHLIR. Il s’agit d’un cycle composé d’activités physiques organisées de manière hebdomadaire, pendant plusieurs mois, animé par un enseignant en activités physiques adaptées (APA).


Ce programme s’adresse aux personnes ayant une maladie chronique (parmi la liste des 30 Affections Longue Durée) ou présentant un facteur de risque (diabète, hypertension artérielle…), quel que soit leur âge.


Parmi mes patients, je vais mener un premier travail de repérage et de sensibilisation.

À partir du moment où le patient est volontaire, je vais réaliser un certificat médical et une fiche de prescription pour l’orienter vers le DAHLIR. Le référent prendra le relais pour l’accompagner, de façon individualisée vers une pratique adaptée et pérenne d’activité physique. Cela pourra donc passer par des tests de la condition physique, qui permettront de déterminer s’il faut que le patient passe par une étape « transitoire » telle que l’atelier passerelle, pour se remettre en condition, reprendre confiance en ses capacités…


Et à terme, l’idée étant qu’il puisse intégrer une activité au sein d’un club, une association du territoire où il pourra pratiquer de façon autonome, et surtout trouver du plaisir.


Le territoire offre un énorme potentiel en termes d’activité physique de pleine nature : c’est un vaste terrain de jeu. Pourtant, encore trop de jeunes n’ont jamais été à la montagne. C’est aussi pour cela que le lien avec les clubs et associations est indispensable !

Accueillir et encadrer une personne ayant une maladie chronique dans son club relève avant tout du bon sens selon moi. L’accompagnement du DAHLIR est un vrai plus, à la fois pour rassurer la personne mais aussi, en fonction des besoins sensibiliser les intervenants du club.


Propos recueillis par Carine Bonnal