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Ikram, une volonté de fer pour changer de vie

Publié le 2 juin 2017

Ikram, une volonté de fer pour changer de vie

Ce matin-là, place de Jaude, à Clermont-Ferrand, Ikram  nous accueille avec un sourire qui illumine son visage autant que le soleil de printemps.

Ikram, tu as rencontré Claire, du Dahlir, lors des séances hebdomadaires de sport avec l’ANEF. Peux-tu nous parler de ton parcours ?

Je viens du Maroc et suis arrivée à Clermont-Ferrand, en janvier 2014. J’ai arrêté mon métier de géomètre-topographe lorsque je me suis mariée et rejoint mon conjoint à ce moment-là. La suite a été compliquée.

Durant un an, j’ai subi des violences de la part de cet homme, je me suis retrouvée isolée. Je ne connaissais personne pour m’aider.

J’ai enfin quitté le domicile au bout d’un an et ai été accueillie par l’ANEF 63. C’est là que j’ai rencontré deux princesses : Fabienne Dauge et Emmanuelle Caillau. Elles m’ont aidée et encouragée. J’étais très timide et n’osais pas sortir de l’appartement.

Elles m’ont incité à prendre l’air, à participer à des ateliers comme par exemple la rédaction du journal interne de l’ANEF avec Nassim, l’un des éducateurs de l’ANEF.

C’est à peu près à ce moment-là que tu as commencé à participer aux séances de sport du Dahlir ?

Oui, c’est ça : les lundis du DAHLIR. J’y ai rencontré Claire, la chargée d’accompagnement.  Nous étions un petit groupe, comme une famille, c’était rassurant.

Et puis les éducatrices jouaient le jeu en pratiquant elles-aussi les activités. Ce n’était pas que du sport. J’y ai trouvé des amies.

Avant cela, je ne bougeais pas. Là cela m’a donné confiance. J’attendais les lundis avec impatience, pendant les vacances je m’ennuyais sans sport.

Et puis, avec le sourire de Claire, on oublie tout, on sent plus les problèmes peser sur ses épaules. On sait qu’on va passer un bon moment, qu’on est bien accueillis. On ne faisait pas que pratiquer un sport : on le découvrait dans son intégralité avec les vraies règles du jeu.

Parles-nous de ton initiation au lancer de poids…

J’ai participé l’année dernière à un après-midi sport au Stadium J.Pellez avec des participants du CHRS ANEF et du CHRS CCAS.

Marion Sidea et Timothée Bommier étaient présents pour nous initier à l’athlétisme.

J’ai essayé le saut à la perche, mais ce n’était pas concluant. Trois ateliers étaient proposés et j’ai voulu  tester le lancer de poids.

J’ai lancé à huit mètres, alors que je n’en avais jamais fait. Thibaut du DAHLIR qui animait cet atelier a été ébahi et m’a demandé si j’étais sûre de ne jamais en avoir pratiqué.

Claire m’a proposé d’aller plus loin et d’essayer l’activité dans un club. Elle m’a accompagnée à la première séance d’essai du Stade Clermontois Athlétisme. J’ai trop aimé ! Puis Claire m’a appuyé sur les différentes démarches : inscription, prise de licence et paiement.

Maintenant, je m’entraîne tous les mardis et jeudis, au stade des Cézeaux. Je pratique le lancer de poids et de disque. J’ai commencé à mi-parcours et je compte bien reprendre en septembre.

Finalement, tout s’est enchaîné pour toi : tu intègres le club de sport et commences une formation ?

Oui, tout est arrivé en même temps. Ça m’a donnée confiance et incité à commencer une formation à l’AFPA de Beaumont pour valider mon parcours de qualification « Technicienne Etudes de Bâtiment Dessin de projets ».

Puis, je saurais bientôt si le Conseil Régional valide ma future formation qui me permettra de travailler dans l’étude de bâtiments, ou un cabinet d’architecte par exemple. Je dirais que l’ANEF et le DAHLIR ont changé ma vie. C’est aussi grâce à leurs encouragements que j’en suis là aujourd’hui.


Propos recueillis par Carine Bonnal