Actions inspirantes | Insertion

Découvrir le théâtre pour travailler sur soi-même

Loire (42)

Publié le 15 novembre 2023

Découvrir le théâtre pour travailler sur soi-même

A Saint-Etienne, grâce au soutien de la DRAC, le DAHLIR a pu proposer à des résidents de plusieurs CHRS de découvrir et pratiquer le théâtre. Une activité qui a aussi servi de levier pour travailler sur de nombreux aspects personnels.

A la découverte du théâtre… et de soi-même

A cheval sur les mois de Septembre et d’Octobre, 8 bénéficiaires des CHRS Renaître de l’ANEF et de la Pension de Famille ont pu suivre un cycle de séances de théâtre. Ce projet, financé par la DRAC et porté par le DAHLIR, faisait suite au projet Opéra de l’année dernière.

Il avait pour but de toucher des personnes très éloignées de l’emploi pour leur faire découvrir une nouvelle activité et les faire renouer avec la pratique d’un loisir.

Encadré par Laëtitia, une comédienne de la troupe Collectif7, les bénéficiaires ont découvert pendant 6 semaines le théâtre et plus largement l’expression corporelle.

A travers les nombreux exercices proposés par la comédienne, ils ont pu éveiller leur corps et leur esprit, mais aussi observer les autres, s’imprégner de leurs gestes, notamment lors d’exercices de travail en chœur. Ils ont aussi pu reconstituer des tableaux artistiques ou jouer des scènes de quotidien.

« Apprendre à structurer une scène, cela aide à se structurer soi-même ». Laetitia, encadrante des séances.

Enfin, en plus de ces ateliers, ils ont pu chacun rédiger un récit autobiographique, que les autres participants ont représenté à travers plusieurs petites saynètes.

Pour ces personnes qui n’auraient probablement jamais essayé le théâtre toutes seules, et pour qui les séances d’activités physiques, aussi proposées par le DAHLIR, sont difficiles d’accès, ces séances ont été une superbe opportunité de découvrir une nouvelle activité, et de se sociabiliser.

 

Bienveillance et bonne ambiance

S’il leur avait été demandé de s’engager dès le départ pour toutes les séances, il n’y a eu aucune difficulté à motiver les bénéficiaires. En effet, ils se sont tous montrés particulièrement investi lors de chaque exercice proposé par l’encadrante.

Un groupe soudé s’est alors créé, et, pendant les séances, tout le monde s’est aidé et soutenu pour que chacun puisse trouver sa place et s’épanouir. Aucun jugement n’a été fait sur les moments d’expression, bien au contraire, il a régné un fort sentiment de bienveillance.

Ensemble, les bénéficiaires ont pu progresser de semaine en semaine, s’amuser et rire ensemble, mais aussi apprendre à se connaître et à s’ouvrir aux autres, En effet, si ces séances répondent à un besoin d’amusement pour les participants et à un moment de partage conviviale, c’était aussi l’opportunité pour eux de travailler sur soi-même.

 

Des progrès observés par les travailleurs sociaux

Grâce à la pratique du théâtre, à la création d’un récit autobiographique et aux conseils de Laëtitia, les bénéficiaires ont pu prendre confiance en eux, s’ouvrir aux autres et apprendre à parler d’eux. Ils ont aussi pu se sociabiliser, rencontrer de nouvelles personnes, les autres participants, qui pouvaient venir d’autres structures d’insertion, et partager des moments marquants avec eux.

Ce travail s’est effectué sous les yeux des travailleurs sociaux de chaque structure, très investis dans les séances. En plus d’accompagner les bénéficiaires, ils n’ont pas hésité à participer aux séances. Et c’était particulièrement intéressant pour l’accompagnement global de la personne, car cela a permis de créer un contact différent avec les bénéficiaires, d’interagir d’une nouvelle façon, de manière plus détendue, et aussi de les voir s’adapter à un nouvel environnement.

« Certaines personnes se sont libérées. Elles ont pris confiance, se sont ouvertes aux autres… C’est une vraie surprise pour plusieurs d’entre elles. Je ne pensais pas qu’elles s’exprimeraient autant ! » Laetitia, travailleuse sociale pour la Pension de Famille

Les travailleurs sociaux ont aussi été surpris de l’assiduité des participants qui, même en cas d’absence de leurs accompagnateurs, se sont rendus aux séances. Une autre preuve de l’investissement et l’intérêt important des bénéficiaires pour cette action.

Et peut-être que, par la suite, les travailleurs sociaux pourront se servir des progrès observés pendant les séances dans l’accompagnement global de la personne.


Article rédigé par Pierre Boccon