Puy-de-Dôme (63)
Publié le 24 février 2022
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Depuis 2016 dans le Puy-de-Dôme, la MDPH, la CAF, les services de l’Etat et le DAHLIR coopèrent pour faciliter l’accès aux loisirs des enfants en situation de handicap et améliorer le quotidien des familles grâce au Dispositif d’Accompagnateur Supplémentaire.
La mise en place de ce dispositif au sein du territoire puydômois est née d’un constat partagé : de nombreux parents ayant un ou des enfants en situation de handicap rencontrent des difficultés voire des échecs lors de l’accueil en centres de loisirs.
“La mission de la MDPH est de concourir à une société pleinement inclusive en veillant particulièrement à rendre effectif le droit à compensation et permettre un libre choix du projet de vie, sans rupture, explique Julien Laumier, Directeur de la MDPH du Puy-de-Dôme.
En 2016, face à des constats partagés autour des difficultés rencontrées pour l’accueil des enfants en situation de handicap dans les centres de loisirs et de l’intérêt porté à une initiative altiligérienne, les acteurs du territoire ont construit un dispositif départemental à même de répondre aux besoins des familles via l’expérimentation du dispositif DAHLIR Handicap dans le département.”
Ce partenariat se traduit sous la forme d’une double intervention :
“Nous essayons de faire monter en compétences les membres de l’équipe d’animation sur l’accueil d’enfants en situation de handicap, afin d’imaginer à moyen-long terme l’autonomie de l’enfant et de l’équipe. C’est pourquoi nous privilégions le lien entre les établissements du médico-social et les structures d’animation, afin de permettre une continuité dans l’accompagnement de l’enfant. Nous organisons des temps de sensibilisation une à deux fois par an, nous avons également conçu un guide d’inclusion et pouvons aider les structures dans la recherche et l’accompagnement d’animateurs supplémentaires”, précise Marion Sidea, coordinatrice du dispositif DAHLIR Handicap.
L’action, en quelques chiffres :
Grâce au progiciel DAHLIR, la gestion et le suivi de l’action sont facilités, tout en fluidifiant les échanges entre la MDPH, les structures de loisirs et le DAHLIR.
Depuis 2016, le dispositif a accompagné l’accueil et l’intégration d’environ 172 enfants dans les centres de loisirs du Puy-de-Dôme.
Au total, ce sont plus de 71 structures d’accueil de loisirs avec qui le dispositif œuvre sur le terrain.
Grâce au fonds de compensation, 713 accueils ont pu se réaliser entre 2016 et 2021 durant les vacances scolaires et les mercredi après-midi.
“Le caractère innovant de cette action tient en plusieurs éléments, relate le directeur de la MDPH du Puy-de-Dôme. D’abord dans sa construction, avec un dispositif développé de manière spécifique par les acteurs du territoire à partir de besoins et de difficultés rencontrés sur le terrain par les familles et les centres de loisirs.
Ensuite dans sa réponse avec un dispositif qui propose à la fois l’intervention d’une équipe de facilitateurs pour permettre l’accueil ainsi que le financement des accompagnateurs supplémentaires au travers d’une dotation départementale.
Dans son principe également avec une action qui repose sur le seul engagement volontaire de ses contributeurs, en dehors de toute compétence obligatoire, au travers d’un fonctionnement en « caisse pivot ».
Au-delà de permettre l’accueil de tous les enfants en centre de loisirs et de rendre effectif le droit fondamental de tout enfant aux loisirs, ce dispositif permet aussi d’apporter un soutien aux aidants familiaux en permettant d’accéder à des temps de répit.
Enfin, les modalités d’intervention ont évolué face aux remontées de terrain et au nombre croissant de demandes des familles et des centres de loisirs. Nous nous appuyons sur une démarche empirique et pragmatique pour faire évoluer ce dispositif où la co-construction avec les différents partenaires est le maître-mot.”
En quelques années, le dispositif a fait écho auprès d’autres départements comme le Cantal et l’Allier, dont les services ont sollicité le directeur de la MDPH du Puy-de-Dôme pour mieux comprendre le déploiement à l’échelle de ce territoire.
L’enjeu sera également cette année de s’attacher à la reconduction du dispositif pour une nouvelle période de trois à quatre ans. L’arrivée de nouveaux partenaires comme la MSA ou les contributions plus exceptionnelles à l’instar de la CAF permettent toutefois d’envisager de manière optimiste la poursuite et le développement d’actions en phase avec les besoins des familles et des acteurs du territoire.
Article rédigé par Samuel Joubert