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Un atelier passerelle pour relancer une dynamique territoriale

Haute-Loire (43)

Publié le 20 décembre 2023

Un atelier passerelle pour relancer une dynamique territoriale

A Brioude, dans le 43, le DAHLIR, en collaboration avec les partenaires locaux, a lancé de nouvelles séances d'activités physiques adaptées, appelées "Atelier Passerelle". Simon Pointud, coordonnateur DAHLIR Santé sur le territoire, nous raconte la genèse de ce projet et son intérêt pour redynamiser le territoire brivadois.

Comment ce projet s’est créé ? Qui en est à l’origine ? 

Nous étions dans l’attente de lancement d’une dynamique sur la santé et l’activité physique adapté à Brioude. Nous sommes entrés en lien avec le Comité Départemental du Sport Adapté 43 (CDSA), afin mettre en place ce projet de création d’un atelier passerelle sur ce territoire. Il nous paraissait plus que nécessaire de créer cet atelier pour le dynamiser le territoire.  

 

Comment est-il construit et financé ? 

Le projet s’est construit grâce au lien fort établi avec le CDSA, qui a accepté de mettre à disposition une enseignante en activité physique adaptée (APA) pour les ateliers. Mais nous avons pu entamer ces démarches uniquement grâce au financement de la Caisse d’Epargne, qui a permis d’accélérer grandement les choses et de lancer au final une tout autre dynamique sur ce territoire.  

En interne, je me charge de la coordination du projet, de la relation avec les partenaires etc. et Anna Joubert (chargée d’accompagnement pour le DAHLIR) est plus sur le terrain. 

Au final, il a été créé grâce à des partenaires financiers importants et investis, à des opérateurs (encadrants des ateliers) disponibles et une volonté forte du DAHLIR de s’implanter à Brioude. 

 

Pourquoi a-t-il été créé ? Quels sont ces apports ? 

D’abord, ce projet s’inscrit dans le cadre du DAPAP, que nous portons sur la Haute-Loire notamment. Ce dispositif a pour but notamment d’accompagner les personnes souffrant de problématiques de santé vers la pratique d’une activité physique adaptée. 

Nous pensons que ce projet est plus que nécessaire pour offrir un parcours qualitatif aux personnes bénéficiaires du DAPAP sur le territoire. En effet, il y a très peu d’offres d’activités sur Brioude. Il permet donc à de nombreuses personnes de se remobiliser et de pratiquer. 

Cet atelier sera aussi une opportunité pour relancer différents partenaires et acteurs de la santé et de l’action physique sur place et impulser une nouvelle dynamique autour de la santé (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé du Brivadois, Centre Hospitalier de Brioude, Communauté de Communes du Brivadois). Il servira peut-être de prémices à la création de nouvelles activités ou de nouveaux créneaux et nous allons travailler avec la Communauté de Communes pour sensibiliser les habitants au mouvement sportif. 

Globalement, l’atelier permet d’accompagner les personnes de manière qualitative et de pouvoir justifier auprès des partenaires sur place d’une vraie plus-value de ces activités.  

 

Pourquoi il était important de se développer sur ce territoire ? Quelles en sont les spécificités ? 

Situé entre Le Puy-en-Velay et Clermont-Ferrand, Brioude est territoire assez isolé. De ce fait, il y a peu d’offres d’activités et une implication des différents acteurs en territoire jusqu’à maintenant limité. 

C’était une « zone blanche » au niveau du sport-santé, qu’il fallait relancer afin de permettre aux habitants de se remettre en mouvement. 

 

On parle d’atelier passerelle, mais qu’est-ce que c’est ? 

Ce sont des créneaux de multi-activités proposées par un enseignant APA sous forme de cycles de pratique. Concrètement, ce sont des séances d’activités physiques où tout est adapté et presque personnalisé selon les besoins et problématiques de santé de chacun. 

 L’objectif est de redonner l’envie de bouger et de pratiquer aux participants, puis essayer de pérenniser cette pratique. À terme, l’enjeu de cet atelier est donc d’orienter les bénéficiaires vers des créneaux sportifs dans les associations locales. Cet atelier est transitoire et a une fin, après laquelle il faut les accompagner vers les créneaux de pratique identifiés sur les territoires. 

 

Qu’est-ce que ces séances apportent aux participants et aux habitants de territoire ? 

D’abord, une offre d’activité physique adaptée à leurs besoins qui n’était pas présente localement, et une découverte de différentes activités,  

C’est aussi un moyen de remise en forme pour les participants, de création de lien social, de reprise de confiance… Les bénéfices psychologiques et moraux sont tout aussi importants que les bénéfices physiques ! 

 

A qui ces séances sont destinées ? 

Elles sont destinées aux personnes éloignées de la pratique d’activité physique et : 

  • Porteuses de maladie chronique, en affection longue durée (diabète, cancer, maladie cardiovasculaire, obésité…) ;
  • Et/ou âgées de plus 70 ans, repérées fragiles par un professionnel de santé ;
  • Et/ou présentant un des facteurs de risques suivants : l’hypertension artérielle, le syndrome métabolique, la surcharge pondérale, l’obésité.

A travers le DAPAP, avec une priorité sur le public précaire, ces personnes auront accès à un accompagnement individualisé pour la reprise d’une activité physique. 

 

Comment se sont passés les débuts ? 

Au lancement, il n’y avait qu’un petit groupe de 3 personnes. Au bout de quelques semaines, ils sont 7 à venir régulièrement. Nous sommes encore au début de l’atelier passerelle, certaines personnes viennent donc juste de l’intégrer et vont peut-être encore l’intégrer. 

Cependant, pour les personnes qui viennent depuis le début, les bénéfices se font déjà ressentir, et elles semblent surtout de plus en plus à l’aise : elles sollicitent plus facilement l’aide de l’enseignante APA et sont de plus en plus assidues. 

 

Jusqu’à quand cela va durer ?

Le premier cycle va durer jusqu’à la fin de la saison sportive, jusqu’à fin juin.
L’objectif est ensuite de le reconduire chaque année et de pérenniser cette action, tout en orientant les personnes vers les clubs et associations locales. 


Article rédigé par Pierre Boccon