Rhône (69)
Publié le 8 mars 2023
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Construire un accompagnement adapté à chacun
Dans le cadre de ses missions, le DAHLIR essaye de proposer à chacun de ses bénéficiaires un accompagnement personnalisé et adapté à ses besoins. Cet objectif oblige le DAHLIR et ses chargés d’accompagnement à s’adapter et à ajuster ses dispositifs pour permettre à chacun d’avoir accès à un loisir régulier, et à tous les bienfaits qui sont associés à sa pratique.
Et cette vision est souvent partagée par les partenaires de l’association, qui cherchent eux aussi à individualiser et à aménager leurs accompagnements à chaque personne, notamment pour l’insertion professionnelle et la santé. C’est le cas de l’association Handi Lyon Rhône, avec laquelle le DAHLIR collabore depuis un an.
Favoriser l’insertion professionnelle des publics vulnérables
Aider les personnes éloignées de l’emploi, et notamment les personnes vulnérables ou avec le statut de travailleur handicapé : c’est la raison d’être de l’association Handi Lyon Rhône depuis plus de 30 ans. Conformément aux missions données par le CAP Emploi et le Pôle Emploi, l’association est un acteur important de l’insertion professionnelle sur le Rhône.
Avec un large panel de professionnels de santé et de conseillers d’insertion professionnelle, Handi Lyon Rhône aide les personnes dans le besoin à retrouver le chemin de l’emploi, mais surtout à lever les freins qui peuvent empêcher l’embauche ou l’exercice d’un emploi. Problématiques de santé, physique ou psychique, freins à la mobilité… Tous les éléments sont pris en compte pour permettre à chacun de retrouver une activité.
Depuis l’année dernière, l’association a mis en place un nouveau programme “Parcours Emploi-Santé”. Ce programme, destiné aux demandeurs d’emploi de longue durée, permet notamment à des bénéficiaires avec des problématiques de santé, mais qui n’ont pas (encore) le statut de travailleur handicapé, d’être accompagnés.
A travers ce programme, ils vont être aidés pour lever les freins à leur insertion professionnelle, avec un vrai suivi psychosocial et professionnel en marge de plusieurs rendez-vous de santé.
Car les aspects psychologiques et sociaux ne sont pas à sous-estimer dans le parcours de la personne. Plusieurs d’entre elles souffrent par exemple de maladies chroniques qui ne leur permettent plus d’avoir la même activité qu’auparavant, ce qui peut être difficile à accepter. De même, certains bénéficiaires peuvent être atteints de dépression, et ils ont besoin d’un suivi et d’un nouveau départ avant de se lancer vers l’emploi. C’est que souligne Mélody Jacob, psychologue, et chargée de mission Handi Lyon Rhône :
Accompagner à la prise de conscience de l’état de santé et aider à l’identification de pistes pour l’améliorer constituent les premiers axes de travail du « Parcours Emploi Santé ». Certaines personnes ont mis à distance le soin et d’autres, à l’inverse, peuvent l’avoir surinvesti. Le « prendre soin de soi » est le fil conducteur du parcours.
Pendant 6 mois, avec ce programme, les bénéficiaires vont donc essayer de travailler sur leurs problématiques, pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, avec un rendez-vous ou un atelier par semaine. Suivi psychologique, kinésithérapie, ateliers de la remise en confiance et de l’emploi… De nombreux choses leur sont proposées et conseillées. L’emploi n’est que l’objectif final qui vient dans un second temps une fois tous les freins levés.
Le côté professionnel arrive souvent en fin de parcours. C’est là qu’on travaille sur le retour à l’emploi. L’objectif de base reste la remobilisation. Celle-ci peut aussi se faire avec de l’activité physique.
Et c’est là que le DAHLIR arrive dans le programme. En effet, parmi les nombreux suivis et temps proposés dans le programme “Parcours Emploi-Santé”, l’activité physique peut être incluse. Car il est facile de transposer des objectifs de remobilisation, mais aussi de sociabilisation à travers une séance d’activité physique.
Un partenariat qui a évolué
Avant la création du projet “Parcours Emploi-Santé”, le DAHLIR et Handi Lyon Rhône collaboraient déjà ensemble pour permettre à des bénéficiaires du RSA de reprendre une activité physique ou retrouver une pratique régulière dans une association locale. Handi Lyon Rhône oriente donc de nombreuses personnes vers le DAHLIR, afin qu’ils puissent être accompagnés et suivis de manière individualisée sur le long terme.
Alors, quand la remobilisation par le sport a été inclus dans le programme “Parcours Emploi-Santé”, Handi Lyon Rhône s’est à nouveau rapproché du DAHLIR :
Nous partageons des valeurs communes à celles du DAHLIR, et nous voulions proposer un suivi sans interruption, à la fin du parcours. Le DAHLIR s’est trouvée être la solution pour continuer à travailler le volet santé et le « prendre soin de soi » à travers la pratique d’une activité physique sur le long terme.
Dès le début des 6 mois de suivi, la question de l’activité physique est abordée, et des projets dans cette voie pourront être mis en place selon la temporalité et le désir de chacun. Quand la personne le souhaite, elle est alors orientée vers le DAHLIR, qui réalise un entretien de motivation et un bilan de capacités physiques pour trouver la meilleure activité possible au bénéficiaire.
L’association va alors tout mettre en œuvre pour trouver un club ou des créneaux d’activités physiques permettant à la personne de pratiquer.
Le DAHLIR aussi s’est adapté aux besoins des bénéficiaires d’Handi Lyon Rhône. Si, au début, les orientations étaient gérées par Louise Karmann, coordinatrice de DAHLIR Insertion sur le département, les bénéficiaires avec des problématiques de santé peuvent aussi être accompagnés par Jean-Renaud Seyroux, dont les fonctions sont plus concentrées sur le dispositif Santé et de réaliser plus d’accompagnements.
L’activité physique pour rebondir
Depuis le lancement du Parcours Emploi Santé, il y a quelques mois, une dizaine de bénéficiaires ont été orientés par Handi Lyon Rhône vers le DAHLIR.
C’est notamment le cas de Chantal, qui souffre de graves problèmes d’arthrose. Pour elle, le projet et l’accompagnement donnés par l’association ont eu des bénéfices importants.
La reprise d’une activité physique m’a permis de reprendre confiance, notamment dans mon corps. Cela montre que je peux encore faire des choses, et je peux en découvrir de nouvelles.
Car en effet, les problèmes de santé de Chantal ont été brutaux et très déstabilisant : elle pratiquait de nombreuses activités au quotidien, elle s’est retrouvée bloquée du jour au lendemain.
Ce changement de situation a été plutôt difficile à accepter, notamment psychologiquement.
Avec ma maladie, je ne bouge plus beaucoup et je ne vois plus beaucoup de monde. Donc je me suis dit que ça serait bien de me remotiver et notamment de reprendre le sport.
Après avoir participé et essayé plusieurs activités, Chantal a pu être orienté par le DAHLIR vers un club de Qi Gong. Un pas important dans sa remobilisation et sociabilisation.
Mais la reprise d’une activité physique est venue dans un second temps dans le projet de Chantal. Auparavant, elle a pu être suivie par l’équipe d’Handi Lyon Rhône pour réfléchir à un nouveau projet professionnel adapté à ses problématiques et ses envies. Une aide précieuse pour rebondir.
Au début, cela faisait beaucoup de choses à gérer en même temps et on ne sait pas trop à qui s’adresser. Donc l’association m’aide à me poser un petit peu, à réfléchir, à m’informer et m’aide dans les démarches. C’est un vrai soutien et j’ai été très bien accueilli dans les deux associations, avec lesquelles s’installent une relation de confiance.
Depuis quelques mois, comme d’autres bénéficiaires, Chantal a donc pu être aidé sur des aspects autant professionnelle que de santé, mais aussi psycho-sociale. Grâce à l’action conjointe des deux associations, les bénéficiaires peuvent à nouveau avoir un projet professionnel qui leur correspond, tout en travaillant sur des aspects de santé et sociales, avec notamment la reprise d’une activité physique.
Article rédigé par Pierre Boccon