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Les premiers pas du Dahlir Insertion dans la Loire

Loire (42)

Publié le 18 février 2018

Les premiers pas du Dahlir Insertion dans la Loire

Ce début d’année 2018 annonce le lancement de l’expérimentation du dispositif DAHLIR Insertion sur le territoire de la Loire. Plus précisément au sein de deux quartiers prioritaires du territoire et de deux CHRS.

Un travail de concertation et d’appropriation dès 2017

En 2017 une phase de travail et de concertation a été menée afin de construire avec l’ensemble des partenaires, le lancement du dispositif sur le territoire.

“Nous ne sommes pas dans une logique de création de dispositif supplémentaire : il existe un certain de nombre de choses, rappelle Madame Simonin. C’est ce qui a présidé cette phase de travail : le diagnostic de l’existant, de quoi dispose-t-on au sein des quartiers et des CHRS.

Il faut que le projet ait du sens.

S’il n’y avait pas eu d’équipement, d’enjeu d’accès au sport, nous n’y serions pas allés. Les agents de la DDCS nous ont apporté leur expertise, leur connaissance du tissu associatif local. Ils nous ont aidés à l’identification des quartiers prioritaires de la Ville sur lesquels il serait pertinent de mener cette expérimentation en lien avec les partenaires professionnels actifs dans le projet.

Nous avons également tiré profit de ce qui a été fait sur les autres départements sur lesquels le DAHLIR est présent.

Nous avons identifié les CHRS ainsi que les quartiers qui avaient une volonté d’être partenaires de cette aventure.

Par la suite, nous avons affiné notre coeur de cible et avons convaincu les structures. Ce fût un travail d’appropriation avant tout mais aussi d’explication, de conviction

Nous travaillons en lien avec les collectivités territoriales, en nous appuyant sur le droit commun, l’existant.

Mêler la partie associative et politique est indispensable.”

“L’ensemble des politiques publiques, qu’il s’agisse de l’éducation nationale, de l’emploi du logement… concourent à aider ces quartiers à sortir de leur exclusion. Et le sport n’échappe pas à la règle. L’idée c’est d’aller contre les préjugés. Nous travaillons notamment sur l’image de ces quartiers : comment faire entrer mais aussi sortir les habitants. La DDCS intervient sur quatre axes prioritaires  que sont le développement social, le cadre de vie, l’économie et l’emploi ainsi que la lutte contre la radicalisation.”

“ Le sport est clairement identifié comme vecteur d’insertion dans la société.

C’est le premier loisir des Français, il est souvent pratiqué en collectif. C’est un support intéressant pour les personnes ayant perdu cette accroche au collectif, à la citoyenneté.

Lors de mon arrivée sur le département de la Loire, mes collègues ont évoqué l’action du DAHLIR en Auvergne. C’est aussi une volonté de la DRDJSCS* de déployer ce dispositif dans d’autres départements.

*(Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale)

Des chargés d’accompagnement du DAHLIR sont venus expliquer leurs missions aux organismes. Ce travail d’appropriation était lent mais nécessaire, car il est indispensable que tout le monde ait conscience des enjeux à long terme.”

Le sport, vecteur d’intégration

“Dès mars 2018, les cours d’activités physiques vont commencer dans les CHRS Asile de Nuit et Entraide Pierre Valdo. La mise en place dans les quartiers prioritaires se fera un peu plus tard, le temps de finaliser le projet avec les communes concernées.

Le sport et la culture sont des vecteurs d’insertion dans la société, qui sont trop souvent laissés de côté, faute de temps. La priorité est mise sur l’emploi, le logement, la formation. Le reste est souvent considéré comme périphérique.

Or, on connaît les pouvoirs d’une activité physique régulière sur la santé, l’estime de soi… C’est un outil important pour les publics marginalisés mais aussi pour les personnes atteintes de maladie chronique.

Dans un premier temps, il nous a fallu convaincre les partenaires que le sport n’est pas une commande supplémentaire mais bien complémentaire des actions menées sur l’insertion. Et finalement, nous n’avons pas eu besoin de beaucoup convaincre.

De même, il était nécessaire de casser les représentations, les préjugés liés au sport : ce n’est pas que du foot, de la marche. L’idée est de recueillir les besoins de gens, leurs envies afin que les participants adhèrent à ce qu’on leur propose.

Enfin, on ne peut travailler que si à proximité du CHRS ou du quartier, des équipements sportifs sont présents et disponibles. Nous profitons de cet équipement avant de proposer des activités, petit à petit plus loin. Il faut être conscient des problématiques de mobilité de ce public.

L’ambition est de leur permettre d’intégrer un collectif de sport, en devenant licenciés dans un club, une association. »

Développer la pratique, en partant de l’existant

« Il ne faut surtout pas brûler les étapes ou nous risquerions de perdre les gens. Pour cela, nous nous appuyons sur le tissu partenarial local.

Les collectivités territoriales mettent à disposition leur équipement sportif, leurs clubs… Tout est facilitant pour que les femmes et hommes, quels que soient leur âge, leur condition puissent accéder à la pratique sportive. Ce sont des lieux, des moments de rencontre, de partage.

C’est un moyen de les amener à sortir de ces quartiers conjointement à cette dimension d’intégration à la société, au droit commun.

Notre volonté est de proposer cette pratique au plus grand nombre.

Des actions et dispositifs existent. Nous nous appuyons sur ce qui existe pour aller un peu plus loin.

Le dispositif DAHLIR permet, grâce à son système d’évaluation et de traçabilité, d’avoir des éléments marqueurs sur cette action à destination des publics visés.

Notre ambition est que cela puisse s’inscrire comme une pratique inspirante. Par le biais du processus d’évaluation, nous pourrons démontrer que c’est un dispositif qui porte ses fruits pour les habitants des quartiers, des CHRS et envisager qu’il puisse être étendu à d’autres structures.

L’important est que chacun prenne conscience du rôle joué par le sport mais aussi par la culture comme vecteurs d’intégration. Il n’y a pas que le logement et l’emploi.

Cette dimension citoyenne, de vie collective procurée par la pratique d’une activité physique est essentielle pour redonner aux personnes une estime de soi, rompre l’isolement social.

Cela contribue à leur retour à une vie de tous les jours, au même titre que tous les citoyens.”


Article rédigé par Carine Bonnal