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« Femmes en Mouvements » ou le sport comme vecteur de confiance

Haute-Loire (43)

Publié le 20 décembre 2022

« Femmes en Mouvements » ou le sport comme vecteur de confiance

A Brioude, en partenariat avec le CHRS Alis Trait d'Union, le DAHLIR accompagne des femmes victimes de violences vers la reprise d'une activité physique. Un accompagnement décisif pour la reprise de confiance en soi, en son corps et en l'autre.

Le mardi 6 décembre, j’ai assisté à mon premier cours de Zumba. Et pas n’importe quel cours de Zumba.

Celui-ci a lieu dans le cadre du projet « Femmes en Mouvement », qui arrive bientôt à son terme. Un projet qui rassemble plusieurs acteurs du paysage brivadois. Et si la séance de Zumba sera au final assez classique ou du moins conforme à ce que j’imaginais, elle est d’autant plus particulière par les participantes qu’elle accueille.

En effet, les bénéficiaires du projet « Femmes en Mouvement » sont des résidentes du CHRS Alis Trait d’Union, à Brioude, et ont été victimes de violences conjugales. Pour la majorité, elles ont ou avaient donc besoin de se reconstruire, de reprendre confiance voire de prendre un nouveau départ. C’est ce qu’essaye de leur apporter cette action.

 

Un projet local et adapté

« Femmes en mouvement » est un projet coordonné par le DAHLIR en partenariat avec Alis Trait d’Union. Son but est de proposer à un petit groupe de femmes victimes de violence de se remettre en mouvement, de reprendre une activité physique avec des séances adaptées à leurs besoins et leurs problématiques. Au total, ce sont 12 séances qui ont été données, notamment par des intervenants des clubs sportifs locaux.

En effet, l’un des objectifs est aussi de s’appuyer sur le tissu associatif local, afin de créer des liens, faire émerger des envies chez les participantes, et potentiellement par la suite les accompagner vers une pratique pérenne directement en association. Selon cette ligne directrice, 5 intervenants de club ont pu coacher les différentes séances hebdomadaires, et plus de 10 sports ont pu être pratiqués par les 13 femmes qui se sont inscrites à l’action.

Chaque séance est de plus suivie par la travailleuse sociale du CHRS, Christelle Mansion, et par Sara Vergès, chargée d’accompagnement pour le DAHLIR, qui travaillent main dans la main pour accompagner de manière complète ces femmes.

 

Des progrès et bénéfices importants

En 12 semaines d’activité, de nombreux progrès être observés. D’abord, il y a évidemment des améliorations sur un aspect de santé et d’hygiène de vie. Plusieurs femmes ne pratiquaient plus avant ce projet, ou ne prenaient pas le temps de le faire. Elles retrouvent petit à petit la forme. Et quand j’ai vu le niveau et le dynamisme affichée lors de la séance de Zumba, je ne peux que le confirmer.

Ensuite, et c’est sûrement là le changement le plus important, les participantes évoluent psychologiquement et socialement. La majorité d’entre elles sont ainsi isolées au quotidien, n’ont pas vraiment confiance en elle ou envers les autres. Avec ces séances, les participantes créaient des liens entre elles, évoluent et se dépensent ensemble, et doivent travailler en équipe. Des éléments indispensables selon Jennifer, bénéficiaire de l’action et créatrice de l’association « FEMMES ».

C’est important que ces femmes puissent se retrouver avec d’autres personnes, et sortent de leur isolement. Cela leur permet d’avoir un lien social.

Petit à petit, des femmes qui au début étaient très timides et renfermées sur elles-mêmes s’ouvrent aux autres, viennent avec le sourire et une motivation accrue. Pour d’autres, cela a permis de renouer avec le contact humain, d’accepter d’être « touchée » comme pendant la séance de boxe.

Les séances d’activités physiques sont inclus dans le projet de vie de la personne.

Si ces séances sont une parenthèse dans le quotidien pour les participantes, Sara Vergés nous rappelle qu’elles sont aussi un outil pour avancer dans leur projet de vie. En effet, les bénéfices de celles-ci comme une reprise de confiance, le travail d’équipe, la ponctualité ou l’ouverture sur les autres sont transposables à tous les niveaux du projet de vie des bénéficiaires, et peuvent s’avérer primordiaux pour la recherche d’un emploi par exemple.

 

Ne pas s’arrêter là

Le projet arrivant à son terme, un bilan individuel va être réalisé pour chaque participante, avec un objectif de projection et de continuité. Car si le projet « Femmes en mouvement » s’arrête pour le moment, l’accompagnement des femmes continue, et si possible leur pratique aussi. Ainsi, selon leurs envies, plusieurs d’entre elles pourront être accompagnés en club ou association. Mais elles pourront aussi participer à d’autres séances hebdomadaires proposées par le DAHLIR avec le CHRS, cette fois mixtes. Un symbole fort qui marquera la réussite de l’action.

 

Retrouvez en plus les émissions de RCF Haute-Loire sur cette action !

L’interview de Sara Vergès :

Les infos locales du 12 décembre, qui parlent de l’action (à partir de 5min23) :

 

 


Article rédigé par Pierre Boccon