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Avec le DAHLIR, des ACM se structurent pour un accueil pour tous

Allier (03), Puy-de-Dôme (63), National

Publié le 26 octobre 2023

Avec le DAHLIR, des ACM se structurent pour un accueil pour tous

Il n'est pas toujours simple pour les Accueils Collectifs de Mineurs d'accueillir tous les enfants, notamment ceux avec des besoins spécifiques. On vous livre quelques points clés pouvant aider à cette accueil, avec l'exemple de deux ACM qui se sont structurés pour permettre l'accueil optimal de tous les enfants.

Accueillir les enfants dans les meilleures conditions, quelles que soient leurs besoins, est un véritable sujet pour les ACM (Accueils Collectifs de Mineurs). De la communication, de la structuration, de la formation et parfois un renfort d’équipe sont nécessaires.

Si le DAHLIR aide les ACM en les conseillant sur l’accueil et en accompagnant l’enfant de manière individualisée, les structures s’organisent aussi en interne pour faciliter l’accueil. C’est notamment le cas des ACM de Plauzat (63) et d’Espinasse-Vozelle (03), dont j’ai pu rencontrer les équipes afin de discuter de ce sujet.

Voici quelques éléments que j’ai pu relever, qui facilitent l’accueil et la coordination de parcours.

 

Être outillé pour l’accueil

  • La place de l’animateur supplémentaire

Dans certaines situations, un renfort d’équipe peut être nécessaire de manière à faciliter l’inclusion d’enfants en situation de handicap au sein du groupe d’enfants dans la structure. Les ACM vont ainsi recruter un animateur supplémentaire en sureffectif de leur taux d’encadrement légal. Cet animateur sera présent pour l’ensemble des enfants au même titre que les autres animateurs. Il pourra cependant se détacher si l’enfant ressent le besoin de sortir de la pièce de vie, adapter les activités aux capacités de l’enfant, l’aider dans les tâches de la vie quotidienne et l’aider dans ses relations avec ses camarades.

Il occupe une place importante pour l’enfant, sa famille et au sein de l’équipe d’animation. Néanmoins, au vu du contexte actuel de l’animation, il est parfois difficile de recruter des animateurs supplémentaires.

De plus, une fois le recrutement réalisé, il pourra avoir besoin d’acquérir des connaissances, un savoir-faire et un savoir-être afin d’adapter son accompagnement aux besoins spécifiques d’un enfant en situation de handicap.

Toutefois, même en l’absence de formation ou de diplôme spécifique pour l’animation ou l’encadrement d’un enfant en situation de handicap, il est possible d’aider. Comme à l’ACM d’Espinasse, où Léna, animatrice supplémentaire, a été recrutée. Et cela tombe bien : elle souhaite devenir éducatrice dans le futur et a envie d’aider les personnes en situation de handicap, de par son expérience familiale.

Grâce à son aide, Marco, un petit garçon atteint de troubles autistiques, s’amuse avec ses camarades durant les temps d’activités. Et cette réussite vient aussi du travail d’équipe et de l’accompagnement qu’elle a pu avoir dans sa prise de fonction.

Comme nous l’explique Vincent Joly, responsable extra-scolaire au sein de l’Agglo Pays d’Issoire, des temps d’échange réguliers avec l’animateur sont indispensables. Il y a surtout un accompagnement important à réaliser avec l’animateur supplémentaire. Il faut répondre à ses questions, l’aider, le soutenir dans les moments plus difficiles…

« Cela peut être compliqué d’accompagner un enfant avec des besoins spécifiques, on est un peu tout seul par moment. L’animateur supplémentaire n’est pas forcément diplômé dans le champ du handicap. Certains centres de loisirs  n’ont pas le choix, recrutent des jeunes qui n’ont encore jamais fait face à cela. Ils peuvent se montrer démunis, pas préparés face à l’accompagnement s’ils ne sont pas aidés par la direction, leurs collègues etc. »

  • Avoir une équipe sensibilisée

Pour améliorer l’accueil des enfants en situation de handicap, et pour aider les animateurs et futurs animateurs, il est primordial de sensibiliser le maximum de personnes aux problématiques parfois rencontrées.

Des actions de sensibilisation pour les ACM, les animateurs et plus largement pour les personnes qui peuvent être impliquées dans l’accueil sont régulièrement réalisées, mais sont encore à développer.

Celles-ci, en plus d’apporter des conseils et informations pratiques sur l’accueil, doivent prôner la bienveillance, l’optimisme et démontrer l’importance que cela peut avoir pour l’enfant.

Le DAHLIR est d’ailleurs moteur sur cet aspect en organisant des journées de sensibilisation sur plusieurs territoires, en échangeant régulièrement avec les différents professionnels de l’accueil, mais aussi plus récemment en mettant à disposition des ACM un guide d’accueil pour les enfants en situation de handicap, grâce au soutien des SDJES.

 

 

Bien s’entourer

  • L’accueil : un travail d’équipe

Si l’enfant peut être majoritairement accompagné par un animateur supplémentaire sur ses moments en ACM et qu’il peut établir une relation plus spécifique avec celui-ci, c’est le travail d’équipe qui permet le bon déroulé de l’accueil.

Les parents sont également inclus dans le processus : ils sont les plus à-même d’indiquer aux animateurs les habitudes de l’enfant, son caractère, ses besoins… Ils peuvent aussi aider à l’accueil en proposant leurs propres outils. Par exemple, les parents de Marco ont créé des fiches explicatives des activités qui vont être effectués pendant la journée. De cette façon, il existe une continuité éducative entre les outils utilisés à la maison, l’école, le médico-social et le centre de loisirs.

Mais il faut aussi que l’ensemble de l’équipe d’animation de l’ACM collaborent ensemble pour permettre l’accueil. L’animateur supplémentaire doit faire partie intégrante de l’équipe d’animation. Chaque animateur sera impliqué dans l’accueil de TOUS les enfants.

Le travail d’équipe peut aller encore plus loin, notamment avec des aides extérieures. À Espinasse-Vozelle, la psychologue de Marco vient régulièrement observer comment se passe l’accueil. Elle échange avec les équipes et conseille sur les bonnes attitudes et réflexes à adopter.

« C’est une aide particulièrement précieuse. La psychologue nous permet de mieux prendre en charge l’enfant et d’adapter les activités, nos discours et les choses à ses besoins. » Morgane, Directrice de l’ACM d’Espinasse

  • Le DAHLIR, une aide pour le projet d’accueil

Dans le processus d’accueil, le DAHLIR va chercher à faciliter le projet. Le chargé d’accompagnement de l’association va aider et coordonner les différents acteurs entre eux, réaliser des suivis des enfants, tout en réalisant les différentes demandes de financement auprès des partenaires financeurs (CAF, Département, MSA, CPAM, État).

« On fait le lien entre l’enfant, la famille, le médico-social et le centre, on conseille pour l’accueil, on fait le suivi, on adapte le temps d’accueil, on discute des solutions avec la famille… » Sara Vergés, chargée d’accompagnement pour le DAHLIR.

Cela peut aussi être un conseiller précieux pour l’adaptation de l’accueil ou son évolution.

« Le DAHLIR sert à cadrer l’ensemble, à remettre en situation et en place les projets avec les parents. L’association arrive à prendre du recul pour voir ce qui est bien de faire dans chaque situation et nous aider. » Emilie Chabaud, Référente Accueil Adapté à l’ACM de Plauzat.

Ce sont donc de multiples acteurs qui vont permettre l’accueil de l’enfant.

 

Des structures en recherche d’autonomie

Afin d’assurer au mieux l’accueil de tous les enfants et d’anticiper les besoins spécifiques de chacun, il est nécessaire pour les ACM de se structurer, et de gagner en autonomie.

A Plauzat, au sein de l’Agglo Pays d’Issoire, un poste de Référente Accueil Adapté a été créé depuis Octobre 2015.

La référente, Emilie Chabaud, épaule le directeur sur l’accueil et la gestion administrative des enfants en situation de handicap. Concrètement, elle gère la demande des familles pour l’accueil de l’enfant, sollicite les différents acteurs pour avoir si besoin un animateur supplémentaire, et peut aussi accompagner plus spécifiquement l’enfant sur l’ACM.

« C’est un réel confort dans la structure, c’est bien plus facile pour nous de s’organiser. » Vincent Joly


Article rédigé par Pierre Boccon